Elle me dévore des yeux, il faut dire que je lui parle avec aisance, sans aucune gêne. J'ai toujours eu du charme avec les femmes, c'est la raison pour laquelle je pourrais sortir avec n'importe quelle femme qui croise ma route. Ce n'est pas de la prétention, c'est un fait. Je suis né avec un grand charisme. Je ne sais si c'est ma voix ou même ma façon d'être qui pousse les gens à se rapprocher de moi. Ou l'air innocent que je me donne sans même m'en rendre compte, qui pousse certain à vouloir me protéger. Cindy a ce petit regard qu'ont les femmes lorsqu'elle sont intéressé par un homme, ce même regard qui me pousse à créer des barrière autour de moi pour éviter qu'elle ne s'intéresse un peu trop à ma pitoyable personne.
-Comment vous vous êtes connu toi et Anderson ? Me demande-t-elle innocemment. Vous semblez si proche toi et lui.
Un sourire triste fend mon visage tendit que mes yeux se remémorent le passé. Ce n'est qu'une simple question histoire de parler de tout et de rien, mais elle me blesse énormément. Ce ne sont pas des souvenirs banals, ils me sont aussi précieux qu'il ne l'est. Ma voix est triste mais personne ne le remarque, je sais déguiser mes sentiments, j'ai appris à faire ça quand j'étais petit.
-Nous nous sommes rencontré pour la première fois dans un été. Je faisais des trucs et c'est le premier qui m'a paru différent des autres. Je n'ai fais que m'amuser avec lui et d'autre potes à lui, rien de bien méchant. Un soir, il y a eu un incident sur la plage et je l'ai vu pour la première fois déchaîné. C'était impressionnant, ça me faisait de la peine pour lui, alors j'ai décidé de passer à l'action et je l'ai isolé des autres. Je savais que les mots étaient inutile alors j'ai fais ce qu'en temps normal je n'aurais jamais fait...
-Tu as fais quoi ? demanda Cindy soudainement très curieuse.
-Je l'ai enlacé.
Ces mots ardent sortent de ma gorge noué mais je prétends que cela ne m'affecte pas et je continue mon histoire.
-Il me tenait comme si j'étais la dernière lueur d'espoir
[...]
C'est presque l'heure de dire au revoir à Anderson et mon visage se voile de tristesse. J'ai peur de tout lui dire mais je sais que je dois arrêter tout ça, alors je me lance. Son visage est inquiet de me voir tout pale et je sais que ses sentiments sont sincères. Savoir à quel point il tient à moi me fait si mal. Mes mots risquent de faire souffrir, mais c'est trop tard, je ne peux plus m'arrêter.
-Anderson...
-Robin ? demande Anderson d'une voix inquiète. Ca va ?
-Bientôt, je vais déménager... Loin. Très loin.
-C'est pas grave, on restera toujours en contact.
Son sourire optimiste me fait encore plus de peine, et je me mets à regretter ce que je m'apprête à dire.
-Je pars en Australie, pour y vivre. Mes parents veulent que je les accompagne et je pense que... c'est une opportunité pour moi de vivre une nouvelle vie. Loin de toutes les emmerdes que je vie actuellement.
-Et alors ? On pourra toujours se joindre ! Et quand tu viendras en France, on pourra toujours se revoir.
-Je me connais Anderson, je sais comment je suis. Je vais tout laisser derrière moi. Et même si je n'en ai pas envie, je vais lentement te laisser. On finira par ne plus se contacter, ou même se voir. Même toi... tu vas m'oublier.
-Arrête ta merde ! Tu vas pas m'oublier okay !? On restera en contact, tu vas m'appeler et je vais t'appeler et t'arrête de dire des conneries.
C'en est trop, mon coeur ne peux plus supporter le flot de sentiments que j'ai eu tant de mal à contrôler, que j'ai essayer de réprimer au plus profond de moi même. Des larmes coulent sur mes joues tandis que ma poitrine me brûle.
-Je t'aime Anderson, je sais pas pourquoi, ni comment ! Je sais juste que je t'aime ! Je n'ai jamais voulu ça ! Je n'arrête pas de penser à toi, je suis jaloux quand tu me parles de toutes ces filles qui te fréquentent ou qui sont sur toi ! Je suis jaloux de ta copine et des filles avec qui tu couchent ! Je veux que tu sois à moi, rien qu'à moi...
Un rire démentiel s'échappe de ma gorge, j'ai l'air l'un d'un fou. Oui, d'un fou si désespéré et si amoureux qu'il en a le coeur brisé.
-Regarde moi, je suis pathétique ! Tu peux me détester maintenant, j'ai ruiné notre amitié. S'il te plait, ne me regarde pas, ne pense plus à moi. Ne soit plus gentil avec moi et... oublie moi. Je ne mérite ni tes larmes, ni ta colère, ni tes pensées... Adieu Anderson.
Je me retourne et je le laisse, sachant très bien que je l'ai blessé. J'ai fais du mal à celui que j'aime par pure lâcheté, et j'ai déchiré une partie de mon cœur pour fuir. Peu importe si ça fait mal, je me dis que je ferais mieux de disparaître de sa vie. Il avait une confiance aveugle en moi et je l'ai trahi dans mon égoïsme. Et je maudis ma vie ainsi que mon destin pourri : celui de mettre sur ma route quelqu'un de si doux et affectueux que je ne pourrais jamais avoir. Je souhaite disparaître de ce monde, finir dans le néant et être oublié de tout le monde. Si seulement Anderson pouvait être à moi, partager mes sentiments... mais je sais que ce ne sera jamais le cas. Car je ne suis qu'un putains d'homo qui a des sentiments pour son meilleurs pote hétéro. Je l'imagine pleurer ou s'énerver. Mais je sais très bien qu'il va pleurer. Je l'ai énormément blessé et je m'en veux. Je voulais le protéger, le protéger de moi. Un être jaloux n'a pas sa place à ses cotés. Et pour son bonheur, je vais disparaître de sa vie. Je serais prêt à sacrifier ma propre vie pour lui, alors mon cœur, ce n'est pas cher payé.
Un main attrape mon bras et le serre avec force. Je réprime un gémissement de douleur et je découvre un Anderson à mi chemin entre la colère et la tristesse. Ses traits sont déformé par la rage mes ses yeux brillant témoignent d'une grand solitude. Mon coeur bondit hors de ma poitrine, la peur m'assaille. Je n'ai pas peur de sa colère mais de la peine qui se lit sur son visage. J'ai peur de moi même et de ce qu'il va me dire. J'ai peur d'avoir mal, j'ai peur qu'il me rejette et qu'il m'abandonne. Mais je ne peux pas le blâmer, il a dû avoir cette même peur sauf que je l'ai concrétisé. J'aimerais l'apaiser, lui dire que tout va bien. Qu'il a trouvé quelqu'un qui l'aimera autant que je l'ai aimé mais j'en suis incapable, je n'en ai pas le droit. Malgré mon anxiété, je sais ce qu'il va me dire, ce qu'il veut. Son regard intense me blesse, ils sont si pur, si honnête. Tout le contraire de moi qui le fuit du regard. Cependant, je n'y arrive pas cette fois ci. Je me sens absorbé par son regard farouche et son attitude sauvage.
Ses lèvres bougent et me hurle des mots que je n'entends pas, ses larmes coulent à flot et je sais qu'il me hurle sa détresse. Mais je reste sourds à sa plainte, car c'est sa douleur que j'entends au plus profond de moi. N'y tenant plus, je lui attrape les joues et à sa surprise, je l'embrasse. Il ne fait rien, choqué quant à la tournure des évènements mais très vite, il m'enlace très fortement, comme si j'étais sa dernière lueur d'espoir. Son baiser est fougueux, maladroit et plein de passion. J'entends sa respiration et je sens ses mains tremblantes caresser mes cheveux et tenir mon visage. Je ne comprends rien à ce qui se passe mais mes émotions guident mes gestes. Je me laisse corrompre par mes désirs et laisse Anderson dominer mon être entier. Il n'y a personne dans les environs, j'ai fais exprès de m'arrêter dans cet endroit paumé pour lui parler et le laisser. Qui l'eut cru que cet endroit servirait à exprimer nos sentiments les plus enfoui.
Ses mains parcourent mon corps et là où il me touche, je sens la morsure du désir grignoter ma peau. Je n'y tiens plus et je me laisse aller. Anderson est comme une bête féroce affamé depuis des jours. Il me mord partout et me déshabille avec hâte. Consumé par le désir et par des émotions fortes, il se jette sur moi et se colle contre mon corps. Ses gestes emprunt d'une grande douceur me donne l'impression d'être une statue de porcelaine ; fragile et délicate. Sa férocité en revanche, me montre à quel point son désir pour ma personne était refoulé. M'aime t-il à un tel point qu'il n'arrive plus à se contrôler ? Il enlève mes vêtements et se déshabille lui aussi. J'ai tant admiré ce corps qu'il s'est construit, c'est le fruit de ses nombreux entraînements. Il possède un corps d'athlète mêlé à un visage d'ange. Son regard si sérieux me fait frissonner, je ne l'ai jamais vu aussi désespéré. J'ai presque honte d'être nu devant lui mais il me rassure en embrassant mon corps. Ses baisers me rendent si vulnérable mais je n'ose le dire. En fait, je ne parle pas, je ne fais que gémir. Ma voix semble si pathétique mais j'ai l'impression que ça ne gêne pas Anderson. Nos mains se joignent et nos doigts se croisent. Mes larmes coulent à flot mais ce n'est pas de la tristesse. Je n'ai jamais cru à l'amour mais pour la première fois, je goûte à ce bonheur que j'ai tant envié aux autres. Je le fais avec l'homme que j'aime, la personne que j'aime du fond du coeur. Et j'ai tant désiré ce regard, celui de quelqu'un qui me dit "j'ai besoin de toi". Tandis que mon corps se consume de luxure, ma vision deviens de plus en plus flou jusqu'à ce que je sombre dans les ténèbres.
Lorsque je me réveille, je suis dans ma voiture, nu et dans ses bras. Je ne peux m'empêcher de le regarder dormir. J'ai presque cru que ce n'était qu'un rêve mais je remarque facilement que tout cela était bien réel. Moi, Robin Spleen, n'ayant jamais eu de chance en amour, voilà que je viens de coucher avec l'homme que j'aime. Je suis presque tenter de lui demander "pourquoi moi ?" mais la réponse semble évidente. Tellement évidente qu'il serait facile de douter mais... pour un garçon comme lui ? Il ne m'a jamais manipulé ou même été malhonnête envers moi. Je l'ai toujours mis à nu, peu importe les barrières qu'il mettait entre lui et les autre.
-Parce que toi aussi tu m'aimes. N'est-ce pas ?
Et tu préfèrerais sacrifier ta copine que de me perdre. Tu tiens tant que ça à moi ? Je t'aime Anderson, plus que ma propre vie. Je t'aime et je t'aimerai toujours, sache le, même si je ne te le dis pas. Je ne sais pas si ta place est à mes cotés mais j'aimerais tracer mon chemin avec toi. Partager ma vie et mon monde à tes cotés. S'il te plait Anderson, aime moi, aime moi comme moi je t'aime.
-Je t'aime Anderson.
[b] -Moi aussi Robin, me répond-il d'une voix semi endormi. Moi aussi je t'aime.[/b]
Et il m'embrasse prestement. Je pleure en même temps, je pleure de bonheur. J'ai tant attendu l'amour et le voilà, sous la forme d'un putains de beau gosse blond aux yeux verts et bien foutu en plus. Et d'une douceur et affection sans égal. On se regarde un long moment avant de s'embrasser puis de se rhabiller. J'allume le contact et je fais démarrer la voiture, prêt à le ramener chez lui. La seule chose qui a changé ? Nos mains qui se tiennent durant tout le trajet.