par Krasghârn » 22 Oct 2014, 17:08
Très bien, je m'y mets tout de suite.
*Prismos laisse tomber son manteau, pour ne plus avoir d'habit ample sur lui, juste son tshirt et son jean noir. Il prend un papier, un crayon, de la peinture, un bloc de pierre, une plume, de l'encre, un air béat, une air guitar, du solvant à peinture et un livre. Il tire une micro décharge sur le bloc.*
-C'est bien de la pierre.
*Il pousse le bloc au milieu de la pièce, puis il pose la feuille, le solvant et l'encrier sur le livre, tient le tout dans sa main gauche, et se met à marcher dans la pièce tout en écrivant de la droite.
Au bout de dix minutes, il saute d'un bon agile sur le bloc de pierre, vérifie qu'il a l'attention de la grande chatte et lâche sa plume. Il tend le bras vers le plafond, prend une posture grandiose et déclame d'un ton pompeux :*
-Les oiseaux chantent, youpi, youpi
Paul est un gentil ouistiti
Qui danse avec tous ses amis
Dans la verte et grande prairie.
Les gentils papillons volettent
De leurs ailes multicolores
Alors que sonne la trompette
Dont joue Martin le doryphore.
Tout le monde transpire de joie
Et les... Raah, et puis merde !
*Prismos lâche le livre, qui s'écrase au sol. L'encre mélée de solvant se répand sur les carreaux. Alors, il reprend une posture qui lui correspond mieux : ses épaules s'affaissent, son dos se courbe et ses jambes se plient. Ses bras pendent, presque inerte. Son visage se braque vers Brigitee, ses caméras se plantent dans ses yeux, et son ton se fait plus dur.*
-Oui, je suis un simple servant du royaume technologique,
Oui, j'ai plein de profs énervants, eux-mêmes soumis à la logique,
Mon statut inférieur me force à des discours démagogiques
Mais je suis enfin libéré des pressions idéologiques.
*Le cyborg crache les derniers mots. Il s'accroupit, son visage s'approchant de celui de Brigitte.*
-Ma conscience sera ma guide, Dreamland sera mon instrument,
Je brûlerai l'esprit languide, laissant gésir son corps fumant,
Et transpercerai de mes lames autant que de mes arguments
Les menteurs qui plongent les âmes dans le plus parfait dénuement.
*Alors il se relève, et prend un ton identique à celui d'un prophète de foire, imprégné de dégoût.*
-Et je reviendrai du désert chargé de leurs iniquités;
Et je reprendrai leur misère, leurs valeurs, leur humilité;
Et je ferai sortir les hommes de la fétide obscurité
Qu'"On" justifie par une pomme, croquée avant l'Antiquité.
*Le cyborg saute de son piédestal. Il atterrit devant la flaque d'encre.*
-Alors ils me lapideront pour avoir ruiné l'artifice
Qui faisait que tout tournait rond; je suis prêt à ce sacrifice,
Prêt à me faire saigner à blanc, violer par tous les orifices;
A condition que j'ai un tant soit peu ébranlé l'édifice.
*En disant cette dernière phrase, il active juste un peu son réacteur de talon gauche. Les vapeurs de solvant prennent feu. Pas de risque d'explosion dans un espace si grand, et la faible quantité de liquide devrait éviter tout incendie. D'autant que le cyborg a pris soin de placer le bloc de pierre ignifugé loin de toute structure inflammable.
Ce sont des flammes d'un mètre qui s'élèvent désormais derrière lui, léchant la pierre.*
-Ainsi finira le cyborg qui laissa parler son chaos,
Et dans son tiroir, à la morgue, il sait qu'il n'ira pas "là-haut".
*Prismos est satisfait de sa performance. Il regarde fixement Brigitte en attendant le verdict.*
-Bon, ça passe ou on change de temple ?
Dernière édition par
Krasghârn le 18 Juin 2017, 10:50, édité 1 fois.