Dreamland Reborn

*Cet endroit était vraiment glauque... On entendit un hurlement qui donnait froid dans le dos, comme si la provenance de ce bruit avait perdu toute trace d'humanité, en se demandant même si elle en avait jamais eu un jour. Je regardais Kras, rassuré de l'avoir avec moi, mais en même temps attendant d'en savoir un peu plus. Le voyant concentré, je restais moi aussi à l'affût, je soufflais prodondément pour me ressaisir et me concentrer encore plus pour laisser de côté la peur. Si j'y passais en premier, ça allait devenir plus compliqué pour les autres. Alors il faut se réveiller.*

Bon. Je dois l'admettre, je ne me sentai pas serein dans la situation actuelle. J'étais le seul à avoir de la "visibilité", ou au moins de percevoir les éventuelles menaces.

-Ok. Menace à droite, plus celle qui crie. Ca fait trois. On avance vite vers l'hosto.

Le terrain ici empêchait mes camarades d'y voir, et nous laissait ouvert à une attaque surprise.

Aussi, j'accélérai le pas vers le bâtiment, dont j'espérais trouver l'entrée plus dégagée.

Bien-sûr, je préviens mes camarades de toute accélération surprise de l'un de nos nouveaux amis, tout rapprochement non confortable, ou toute nouvelle signature.

L'ambiance devenait de plus en plus oppressante. Kras nous avertissait que les menaces ce multipliaient. Je restais concentrer et prêt a déchiqueté le premier intrus qui apparaîtrait de mon côté.

*Nico suivait le mouvement, encore moins rassuré par ce rire dérangé, et les menaces proches qui lui étaient invisibles.*

* L'avancée à l'aveuglette se poursuit donc dans la jungle qu'est devenue la pelouse du parc, le groupe se faisant guider autant que faire se peut par un Kras qui n'y voit pas grand chose de plus que les autres mais qui, au moins, perçoit ce qui vit.

Par contre, il perçoit beaucoup moins ce qui ne vit pas, tel ce banc à demi brisé qu'il va se prendre dans les tibias entre deux herbes folles. Soit l'allée n'est pas tout à fait droite, soit ils ont un peu dévié mais au moins ils sont toujours sur l'allée, à peu près.

La progression reste assez lente, sauf si vous vous sentez de taper un sprint en visibilité zéro, contrairement à celle de "entité de droite" qui avance tant et si bien qu'elle se trouve désormais... Juste derrière vous, tout au plus à trois mètres de celui ou celle qui a le malheur de fermer la marche.

A priori, il s'agit d'Inyo.
Toutes mes félicitations mon garçon.

Pour ceux le devançant, il n'est pas possible de voir ce qui se trame. Pour lui, il a quand même un peu entendu du remue ménage dans les herbes hautes : s'il se retourne, il n'y verra pas grande chose mais peut vite fait distinguer, dans le sillon qu'ils ont tracé, une tache blanche qui a du mal à identifier*

Des bruits ce faisaient entendre à l'arrière.en regardant rapidement une forme blanche nous suivait.

-Euu.. il y a quelques choses qui nous suis.

Je suivrai donc le groupe tout en regardant régulièrement derrière pour voir la progression du suiveurs

[Désolé du temps de réponse j'étais grave occupé... Non je déconne j'vous ai juste zappé comme un malpropre, désolé!]

Avec les côtes légèrement douloureuses (j'avais cherché), nous avancions. Heureusement, nous avions des détecteurs qui nous indiquaient les présences hostiles. Les détecteurs étant Kras, et les présences elles même, ce qui en soit est plutôt pratique. Bah oui, avoir une menace qui s'annonce en hurlant, c'est quand même plus sympa que se prendre un truc dans le dos. D'ailleurs en parlant de ça, heureusement, Inyo nous prévenait que... Bah c'était le cas... Je me retournais donc pour savoir si je devais faire feu ou si il y avait de la marge. Si c'était trop dangereux, je tirerai à vue. Sinon, je bougeais pas.

Depuis peu je fais des rêves étranges... Enfin c'est ce que j'aimerais dire, mais cela fait bien longtemps que je ne rêve plus, pas depuis cette rupture qui m'a tant fait souffrir. Elle a éveillé en moins les plus vieux de mes démons : la dépression et l'abandon. Concernant la dépression, quelle que soit votre force et vos convictions, lorsqu'elle décide de s'installer chez vous elle ne vous laisse pas tellement le choix...
Oh il ne suffit pas de grand-chose, laissez la porte de votre ego entrouverte et elle vous cueillera d'un coup de poing dans le ventre avant de refermer derrière elle, de déposer ses bagages dans le salon et partir se faire un thé en sifflotant.

Cette nouvelle colocataire ne m'a pas facilité la vie, c'est le moins que l'on puisse dire. On raconte souvent que ce genre d'épreuve nous rend plus fort, c'est une maxime de personnes déjà fortes mentalement, dans mon cas c'est un combat que je n'ai pas pu mener sans aide. Et par aide j'entends cette saloperie de calmants que m'a prescrit ce médecin et que j'ai dû prendre pendant des mois.
Pour seule preuve de l'existence de Dreamland, il ne me reste plus que quelques bribes de souvenirs de mon autre moi que j'avais machinalement noté dans un carnet. C'était peut être ça le déclic, cette curiosité du passé qui m'a donné la force de tenter de me passer de cachetons pour voir ce que cela ferai.

On ne peut pas dire que ce soit une réussite. Pendant six jours et malgré mes efforts, dès lors que je fermais les yeux et les rouvrait, il était déjà le matin. Plus d'une fois j'ai fixé avec appréhension ce flacon de médicament en résistant à l'envie de reprendre un cachet pour profiter de ses effets inhibiteurs et rassurants, peut être aussi par habitude également.
Six jours... six jours et j'ai toujours le contrôle de mes émotions, comme si toute cette souffrance d'il y a quelques mois n'était qu'un rêve. Je fixe le récipient si familier présent sur ma table de nuit.

C'est peut être ce flacon le problème après tout, avancer avec un filet de sécurité c'est s'avouer que l'on a peur de tomber finalement... je ne tomberai plus.

Je jette rageusement le flacon dans la poubelle la plus proche avant de prendre une grande inspiration et de me coucher pour reprendre le contrôle de mes rêves.

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Une odeur tout d'abord, un mélange d'eau de javel, de sang et de terreur flottait dans l'air. Puis mes yeux s'ouvrent et je découvre avec stupeur que le mur blanc de ma chambre a laissé place à un tout autre décor. Mon angoisse s’agrandit lorsqu'en tentant de me relever je remarque que des lanières de cuir retiennent mes bras et mes jambes et qu'une multitude d'électrodes sont collées sur mon corps. Des scalpels géants et autres bizarreries semblent posées non loin de mon lit, si bien que si cela n'avait pas autant l'air d'une salle de torture, on aurait pu prendre cette pièce pour une chambre d’hôpital.

Qu... qu'est-ce que c'est que ce bordel ?!

Mon rythme cardiaque s'accélérait au rythme des bip bip plus rapprochés de l'improbable machine à coté de moi. Comme un mantra je me répétais en boucle ce dont je me souvenais de ce monde : J'étais un voyageur, les règles de base supposées du fonctionnement de Dreamland, j'ai un pouvoir lié aux démons, je ne dois pas retourner dans mon royaume sans bonne raison et... c'est à peu près tout. Rien qui n'allait m'aider à sortir de ce guêpier.

Calme-toi, tu es à Dreamland, les règles ne sont pas les même que dans le vrai monde.

Cela pris plusieurs secondes mais je réussis à calmer mon angoisse pour que mes émotions se taisent et laissent place à ma raison. Je devais bien avoir un pouvoir, quelque-chose d'utile pour sortir de cette situation ! Me forçant à faire le vide au rythme des bip bip de plus en plus espacés, je questionne mon corps sur la marche à suivre. Après tout il parait que le vélo ne s'oublie pas, c'est sans doute la même chose avec son pouvoir.

Après plusieurs minutes de concentration je n'étais pas plus avancé, quelque-chose clochait, ce n'était peut être pas comme le vélo après tout... Je regarde à nouveau autour de moi, puis à nouveau les électrodes avant de bloquer sur ma poitrine.

Un... Tatouage ?!

Deux yeux. Deux yeux emplis de vice et de violence qui semblaient me fixer et me firent frissonner jusqu'au plus profond de mon être, réveillant ce que j'étais réellement : un démon. Cette vision libéra enfin le dernier verrou de ma conscience de voyageur. Des flammes commencèrent à naitre autour de mes mains devenues griffes, léchant les lanières autour de mes poignets avant qu'elles ne cèdent, me permettant de me libérer pour de bon en brûlant les autres. J'arrache enfin les électrodes de mon corps avant de sauter du lit et d'esquisser un sourire en massant mes poignets endoloris.

Tenshi le démonien est de retour à dreamland !

J'avais prononcé cette phrase à voix haute comme pour me convaincre que tout cela était bien réel.

Du moins ce qu'il en reste...

Il me restait maintenant à comprendre où j'étais et à sortir d'ici... si j'en étais encore capable !

Inyo nous informa d'une présence, derrière lui.

Merde.

Dans cette config, impossible pour nous de l'aider, il fallait progresser.

J'évaluai l'état de la boule. Si je la sentais agressive, je lâcherai :

-Fais gaffe, c'est hostile !

Autrement :

-Préviens si ça attaque, évite de l'exciter, autrement !

Et j'espérai que le groupe avancerait suffisamment pour qu'on sorte enfin de cette putain de jungle.

*Tout se rapprochait. Pas de npouvelle réaction pour l'indolore, hormis qu'il se tenait toujours sur ses gardes.*

*Quelque chose d'hostile était tout à l'arrière... Et merde... Comment on va gérer ça... Courage les gars serrez les fesses...
Je regarde Kras, complètement indécis.*

-Je reste devant au cas où ou je vais régler le problème avec Inyo ?

Si Kras me dit d'y aller, j'y vais d'un pas énergique. Sinon j'attendrai patiemment de voir comment les choses allaient évoluer.*

Je répondis à Klems, et au groupe.

-On avance, tant qu'on est pas attaqué, on reste calme, et on avance.

Il allait falloir très vite choper de la visibilité, et donc sortir de ce jardin. On avait besoin de notre minotaure devant. Si on se retrouvait immobilisés ici, ça deviendrait problématique, et on gérerait à ce moment là. Pour le moment, Inyo était probablement assez chaud pour se défendre le temps qu'on lui porte secours, en cas d'altercation; d'autant qu'il était pas tellement seul, épaulé par les autres derniers de ligne.

-Inyo, s'il t'attaque, essaie de le terminer rapidement, qu'il gueule pas trop.

Des fois que ça rameute l'intégralité du quartier...

* Tout le monde semble à peu près s'accorder pour continuer sa route sans se retourner, ce qui n'est pas toujours aisé quand on est suivi.

Oui parce que machin semble avoir repéré le mouvement du troupeau sur sa gauche et s'est décidé à emboîter le pas de ce dernier. Il n'attaque pas, mais il gagne du terrain, suffisamment pour enfin être visible par Inyo.

La nature de la chose n'est pas des plus évidente : créature de rêve ou humain ? A mi chemin entre l'infirmière de silent hill, pour les bandages sur le visage et la démarche, et le patient interné pour le code vestimentaire et surtout la camisole, la chose est humanoïde et de taille humaine lambda. Difficile de dire s'il vous vois là dessous, mais au moins, il vous entend.

Trois autres consciences identiques viennent de poper trois devant. Elles sont immobiles et sur votre trajet.*



* Le cri semi victorieux de Tenshi résonne dans la pièce vide et sombre. Mis à part les équipements suscités dans son post, notre voyageur ne voit que du mobilier vétuste voire cassé : une chaise en morceaux, un meuble à tiroir à demi défoncé...

La pièce elle même n'est guère mieux : une partie du revêtement du plafond gît au sol, le néon pendouille par un câble et est de toute façon complètement grillé, le sol et les murs sont aussi sales qu'humides. Au final la seule source de lumière - si tant qu'on puisse parler de lumière - provient de la porte fermée de la chambre, un faible clignotement apparaissant parfois sous cette dernière. C'est d'ailleurs la seule sortie visible : aucune fenêtre n'est présente ici.

Tenshirok va par ailleurs noter autre chose : il porte deux gros bracelets pour avant bras et un truc équivalent pour le cou.*