- Je m'avançais donc vers ce bosquet. Au passage je n'hésitai pas à attraper quelques feuilles à ma porter pour vérifier jusqu'où mon cerveau était capable de recréer les choses. Je fus surpris de voir que je sentis les feuilles entre mes mains, je suis pourtant dans un rêve, normalement je suis coupé des informations que peuvent me transmettre mes sens. La seule possibilité pour justifier tout cela est que j'ai atteint un haut niveau de lucidité, le niveau 5 ou 6 si je me souviens bien. Mais pour atteindre ce genre de niveau il faut pas mal d'entraînement et d'astuce si je peux dire (comme noter ses rêves dans un carnet, se poser la question : "Est-ce que je rêve" alors qu'on est éveillé pour habituer son esprit à se poser la question, pour ainsi se la poser dans le rêve etc...), je n'ai réussi à arriver qu'au niveau 2 de lucidité, sans entraînement ni astuce, parce que ce niveau me convient, enfin me convenait, c'est le niveau où tu te rends compte que tu rêves et tellement t'es content, ben tu te réveilles...
Soit je suis un rêveur lucide autodidacte, soit on a du me droguer. Je commençai vraiment à hallucinait, la beauté de cette endroit, j'ai toujours été un amoureux de la nature, moi qui vis dans une grande ville, il m'arrive souvent de prendre la voiture et d'aller dans les petits villages où les forêts à l'extérieur de mon agglomération. Voir que mon amour pour les paysages verts se transforme en rêve aussi détaillé me donne envie de vraiment m'entraîner pour devenir un rêveur lucide confirmé. Car oui, je suis sûr et certain que ce niveau de lucidité que j'ai dans ce rêve ne se reproduira plus, ce serait trop beau d'arriver à réussir quelque chose d'aussi difficile sans s'entraîner.
La réalité de mon rêve était grande, au point que je sentis une pression au niveau de mon pied qui fit passer mon centre de gravité en avant, en gros je trébuchai. C'était robuste, mais pas dur comme un rocher ou une racine d'arbre. Je relevai rapidement mon pied bloqué et le posai rapidement un peu plus loin, j'enjambai l'obstacle. Le fait que je trébuchai fit que je pris légèrement de la vitesse, donc l'atterrissage de mon pied ne me garantissait pas le retour de mon équilibre, alors avec mon autre pied que j'eus laissé derrière l'obstacle je le ramenai rapidement au même niveau que l'autre pour me stabiliser.
Mes sens étaient vraiment éveillé, l'odeur de ce sur quoi je trébuchai était forte, trop même, mais je n'eus toujours pas vu ce que c'était, mais avec l'odeur, je savais que c'était dégoûtant et j'avais raison...
Un corps, allongé sur le dos, à ce moment là j'aurai aimé me réveillé ou que mon sens de la vue soit diminué pour m'empêcher de voir ces détails dégoûtants, même les Marseillais peuvent être dégoûté, on sourit souvent et on rigole tout le temps, mais bon, faut pas déconner.
- Putain, ça chlingue
Le peu de vêtement qui restait à cette dépouille m'empêchait de savoir le sexe de la personne. Le corps était maigre, plusieurs mouches rodaient autour et se posaient avant de reprendre de l'altitude et répéter cette action encore et encore, pendant que les vers et autres larves se déplacèrent en masse dans toutes les directions et par tous les orifices visibles. Les yeux étaient mangés par les vers et larves au point qu'ils n'en restaient pas grand chose, les trous des narines étaient bouchés par ce regroupement. Le spectacle était horrible, je détournai rapidement le regard et me mis à courir pour éviter de rester témoin de ce spectacle morbide...
Suis-je aussi dérangé que ça ? Au point d'ajouter un cadavre à mon rêve ? Car oui, même si c'est inconscient, ce rêve je l'ai créé. Ma course commençait à ralentir, je respirai fort et rapidement, mon souffle était amoindri, suis-je aussi pointilleux sur les détails au point de me rajouter des lois sur la fatigue dans mon rêve ?
Suis-je fou au point d'avoir créé dans mon rêve un tueur ? Car si le cadavre est là, ça veut dire que quelqu'un est coupable de cet acte... Après tout je suis dans un rêve, peut-on parler de quelque chose ?
C'est bizarre, en sachant que c'est un rêve, j'ai peur pour ma vie...