Je le suivis jusqu'à la clairière, un peu sur les nerfs. À chaque pas, j'essayais d'élaborer tous les scénarios possibles, pour limiter l'effet de surprise. Quand bien même, j'étais bien incapable de deviner quel serait le pouvoir de mon adversaire. Je savais à part moi qu'il était primordial que je lui dissimule le mien le plus longtemps possible.
Tout en marchant, je m'efforçais de ne pas garder les yeux fixés sur mon auriculaire, qui reposait sur l'épaule de Tim. Ça aurait été bête qu'il s'aperçoive de sa présence par ma faute. Je détachais le regard de son dos et observai un peu les alentours. C'était un coin à l'écart, mais suffisamment proche du lac pour retomber rapidement sur nos autres camarades. L'endroit était plat, dégagé : pas de rocher en plein milieu sur lequel se fendre le crâne, pas de tronc impromptu sur lequel trébucher. C'était effectivement un endroit dénué de danger. Je fis la moue : après tout, peut-être qu'un environnement accidenté m'aurait permis de cacher mon pouvoir plus longtemps...
Lorsque nous fumes face à face, séparés de quelques mètres, je sentis l'appréhension monter au creux de mon estomac. D'un geste, il m'invitait à amorcer le combat. Cela ne me surprenait pas, puisque je m'étais préparée à une telle éventualité, mais c'était un choix qui me déplaisait : n'étant pas belliqueuse de nature, j'attendais de ce combat l'occasion d'apprendre à me défendre, pas à attaquer. Je ne savais pas par quel bout commencer.
Assez naturellement, je me mis à tourner en rond, comme font les gens dans les westerns. Je me sentis ridicule assez vite, mais cela me permit de réfléchir à un plan. J'avais noté avec intérêt que nous marchions dans une prairie sauvage, et que les herbes folles nous atteignaient facilement le genou. Alors que nous nous tournions toujours, je fis semblant de trébucher, et me rattrapai au sol avec ma main gauche. Comme je l'avais prévu, il s'interrompit, attendant que je me relève. J'ordonnais alors à ma main de se détacher et elle se mit à progresser lentement dans les hautes herbes. Alors que je me redressai, feignant un certain embarras, je dissimulais mon moignon dans mon dos, stoppant du même coup notre ronde d'intimidation. Je me mordis la lèvre : tout aurait été bien plus facile si j'avais eu un pantalon et des poches dans lesquelles cacher l'absence de ma main! Seulement, avec la petite tenue que je portais, il était bien difficile de trouver une quelconque cachette.
Je levai les yeux et croisai son regard. Était-il dupe? Il avait l'avantage de savoir que j'étais en mesure de dissocier l'un de mes yeux, et n'aurais pas de mal à extrapoler cette donnée pour deviner mon pouvoir. Patiemment, je restais immobile, attendant sa réaction.
Tout en marchant, je m'efforçais de ne pas garder les yeux fixés sur mon auriculaire, qui reposait sur l'épaule de Tim. Ça aurait été bête qu'il s'aperçoive de sa présence par ma faute. Je détachais le regard de son dos et observai un peu les alentours. C'était un coin à l'écart, mais suffisamment proche du lac pour retomber rapidement sur nos autres camarades. L'endroit était plat, dégagé : pas de rocher en plein milieu sur lequel se fendre le crâne, pas de tronc impromptu sur lequel trébucher. C'était effectivement un endroit dénué de danger. Je fis la moue : après tout, peut-être qu'un environnement accidenté m'aurait permis de cacher mon pouvoir plus longtemps...
Lorsque nous fumes face à face, séparés de quelques mètres, je sentis l'appréhension monter au creux de mon estomac. D'un geste, il m'invitait à amorcer le combat. Cela ne me surprenait pas, puisque je m'étais préparée à une telle éventualité, mais c'était un choix qui me déplaisait : n'étant pas belliqueuse de nature, j'attendais de ce combat l'occasion d'apprendre à me défendre, pas à attaquer. Je ne savais pas par quel bout commencer.
Assez naturellement, je me mis à tourner en rond, comme font les gens dans les westerns. Je me sentis ridicule assez vite, mais cela me permit de réfléchir à un plan. J'avais noté avec intérêt que nous marchions dans une prairie sauvage, et que les herbes folles nous atteignaient facilement le genou. Alors que nous nous tournions toujours, je fis semblant de trébucher, et me rattrapai au sol avec ma main gauche. Comme je l'avais prévu, il s'interrompit, attendant que je me relève. J'ordonnais alors à ma main de se détacher et elle se mit à progresser lentement dans les hautes herbes. Alors que je me redressai, feignant un certain embarras, je dissimulais mon moignon dans mon dos, stoppant du même coup notre ronde d'intimidation. Je me mordis la lèvre : tout aurait été bien plus facile si j'avais eu un pantalon et des poches dans lesquelles cacher l'absence de ma main! Seulement, avec la petite tenue que je portais, il était bien difficile de trouver une quelconque cachette.
Je levai les yeux et croisai son regard. Était-il dupe? Il avait l'avantage de savoir que j'étais en mesure de dissocier l'un de mes yeux, et n'aurais pas de mal à extrapoler cette donnée pour deviner mon pouvoir. Patiemment, je restais immobile, attendant sa réaction.