par Krasghârn » 12 Nov 2015, 01:51
*Très bien. Je m'étais donc trompé quant aux motivations de ce type. Il ne gardait pas son business pour l'argent, mais parce que c'était sa raison d'être en tant que créature de Dreamland. Et son seul motif de refus était la peur de se mettre à dos le royaume, comme pouvait en témoigner l'inquiétude que je ressentais dans son esprit. Il me restait à bluffer en jouant là-dessus.
Les yeux rivés au sol, un sourire cynique apparut sur mon visage. L'étau de mon pouvoir venait d'enserrer la sphère de mon interlocuteur, sans pour autant que je n'agisse.*
-C'est dommage.
*Je plantai mes yeux dans les siens, sans pour autant redresser le menton.*
-Cette salle d'arcade est sympa.
*Mon sourire s'effaça. J'avais saisi certaines inhibitions du gérant. Celles qui retenaient l'inquiétude que j'avais senti plus tôt. Mon but était de générer de l'angoisse.
[HRP : Pix, comme j'ai pas encore pigé exactement ce que t'entendais par "pulsion", j'ai pris les définitions de Freud (le peu que je connais, c'est à dire vraiment pas beaucoup). Après, j'ai pas fait psycho, donc j'ai ptet rien compris comme il faut. Donc précise moi si tu considère que l'angoisse est pas dans mes attributions.]
Je les retirai partiellement. Pas complètement, car je ne voulais pas qu'il soit pris d'une crise de panique. Nan, ça serait problématique. Par ailleurs, je fermai les autres issues principales; je voulais que son esprit soit concentré sur ce que j'étais en train de faire. Ainsi, je créai une sorte d'isolement chez lui par rapport au monde extérieur. Et si je sentais une autre pulsion naître, comme une qui lui ferait appeler à l'aide ou devenir hostile, je la refrénerais avant qu'elle ne naisse. Il devait sentir qu'il n'aurait aucun secours, aucun autre recours que d'accéder à ma requête ou d'en subir les conséquences.
Il devait se sentir piégé.
Ce qui sortit par le trou que j'avais créé était un filament de conscience, comme tous les autres que j'avais tiré de mes cobayes; cependant, celui-ci avait bien-sûr une saveur différente.
Je tirai le fil jusqu'à moi, afin de devenir la source de son angoisse. Pendant ce temps, d'autres filaments remuaient ses boyaux et faisaient se hérisser les cheveux sur sa nuque.
Je redressai la tête, et mon sourire s'effaça complètement.*
-Quel gâchis. Vous auriez pu devenir un ami du royaume technologique. Au lieu de ça, qu'est-ce-que je vais leur raconter quand il me demanderont pourquoi je ne les ai pas contactés plus tôt ? Mais je comprends, vous avez vos raisons : préserver votre salle.
Je crains néanmoins que vous n'ayez grandement desservi cette cause, cette nuit. Mais ça ne dépend plus de moi à présent. Je regretterai cet endroit.
Bonne fin de soirée.
*Sur ce, je tournai les talons et m'en allai d'une démarche normale. Au fur et à mesure que je m'éloignai, j'augmentais graduellement l'effet que j'avais créé chez ma victime.
S'il ne dit rien, je quitterai la salle, un peu déçu; Sinon, on verra.
Par ailleurs, il est évident que durant toute la procédure, je refrène les pulsions hostiles du gars. S'il devait se mettre à penser que m'éliminer réglerait le problème (ce qui était vrai), je m'en occuperai, au besoin avec le poignard qui était dans ma manche.*