[E8]Circus Attraction

[Wave]

Le saut, que dis je, le vol, d'Éric est juste parfait ! Une propulsion d'enfer suivi d'une belle courbe aérienne avant un atterrissage en toute classe. Ou bien est ce juste là, la vision personnelle de la chose de la part de quelqu'un complètement à côté de ses pompes ? Quoiqu'il en soit Éric joue à tétris avec son corps et les chaises qui lui servent de matelas de réception.

- Yeeeeeepeeee. J'adore ça ! Z'avez vu la bête de scène ? Dead tu veux pas tester ? Et sinon un peu d'aide pour me sortir de là je ne dis pas non...

- Sans façon. Pour faire au zozio volant, et pour t'aider !

Faisant peine à voir, et comprenant qu'aucune aide ne viendra de son double (il n'est pas maléfique pour rien hein) les autres artistes aident Éric à sortir de sa position plutôt inconfortable.

- Merci bien mes braves ! Bon, c'était drôle, mais soyons honnête, j'ai beaucoup trop de technicité dans mon domaine pour rester ici. Ça serait un peu comme avoir un bac + 12 et finir sdf. Vous savez pas ce que c'est ? Peut être qu'on srf ici, sans royaume fixe haha, tu l'avais Dead ? Mais bref, oui on va pas demander à un animal sauvage de jouer au zoo, ou un truc du genre. Mais bon, sans métaphore, je me casse, d'autre horizon à voir. Mais j'ai été ravi de vous rencontrer, vous m'avez l'air tous fort sympathique qui plus est. C'est un fait plutôt rare qui mérite d'être souligné ici à Dreamland. Blablablabla bla bla blablabla. Oui je dis blabla des fois c'est normal, vous inquiétez pas. Eh je vous ai parlé de ma nouvelle meuf ? Enfin c'est la nouvelle ex meuf, ou alors c'était un mec je sais plus, truc chelou de ouf. Mais bref une prochaine fois.

Suite à son monologue qui n'aura certainement été lu par personne jusqu'au bout Éric se frotte les fesses dans l'idée d'enlever la poussière encore présente sur son costume depuis sa chute et commence à partir en levant le bras en guise d'au revoir. Dead le regarde marcher vers la sortie mais semble remarquer une certaine gêne dans la démarche de son original.

- Puuuuuutaiiiiiin j'ai mal partouuuuut. Mais c'est des malades ces mecs. Bon j'ai bien fais de leur parler de mon avenir professionnel, enfin je crois que j'ai parlé de ça ! Qu'est ce que j'ai dis déjà ? Merde je sais plus. Dans tous les cas j'espère qu'ils vont me laisser partir parce que hors de question de refaire un truc comme ça. C'est con, j'étais vraiment persuadé de pouvoir voler, ça aurait été cool n'empêche !

[Père Castor]

* Si le monologue a bien été lu jusqu'au bout, il n'a pas forcément été écouté jusqu'au bout par tout le monde. Michel, en bon samaritain, est de toute façon très occupé à le désencastrer des chaises et à donc autre chose à penser.

Le reste des troupes, composé du nain, du géant et de Thierry, se contente d'une moue alors que le voyageur retrouve le plancher des vaches. Le seul qui aura réellement une réaction à l'annonce de son départ sera le nain et elle se résumera à la phrase suivante :

- Non mais t'es surtout très nul. Tu peux y aller.

* Eric et Dead sont libres de quitter le chapiteau et de rejoindre l'aventure de Circus ailleurs*

[Nicomanga]

*La foule tremblait d'excitation, impatiente de découvrir les artistes du soir sous ce chapiteau. La lumière se coupa, hormis au centre e ce cercle, où se tenait un Monsieur Loyal chiquement vêtu. Nico arborait un haut de forme noir, une queue de pie rouge, et une chemise blanche à froufrous, tous du plus bel effet.*

- Mesdames, Mesdemoiselles, Messiers, Mesdemoiseaux, bienvenue ! BIENVENUE ! Admirez le spectacle incroyable, UNIQUE, de la troupe présente en ces lieux ce soir ! Ils sont beaux, ils sont spectaculaires, ils sont musculeux, ils sont poétiques... Voici venir... LES NICOS !!!

*Les spectacteurs applaudirent. Certains semblaient ravis, d'autres interloqués. Sur quelques uns, enfin, on pouvait lire un étrange sourire...
Un à un, à la file indienne, une quinzaine de Nico, habillés et coiffés tous différemment, vinrent saluer la foule les bras levés, annonçant leurs exploits à venir.*

- Sans plus attendre, chers spectateurs, que le spectacle commence ! Du haut de son trapèze, voltigeant tel un colibri, pirouettant tel une girouette, veuillez applaudir... NICO !

*Du haut d'un perchoir suspendu à plus de deux cent mètres, un Nico vêtu d'un justaucorps bleu à paillettes leva un bras en direction de la foule, parfaitement détendu. La musique se lança, et en face de lui, un autre Nico se lança sur la barre volante, attendant son signal. Le Nico voltigeur sauta, saisit la barre en plein vol et se balança à toute vitesse. Une fois, deux fois. Il prit un dernier élan et se propulsa jusqu'à son comparse. A tout vitesse, il lâcha son trapèze, tendit les bras vers ceux tendus en face de lui. La foule retint son souffle. Et les deux Nicos se fracassèrent le visage l'un contre l'autre. Le visage en sang, le Nico trapéziste chuta créant la panique parmi le public. Soudain, le deuxième Nico "rattrapeur", lui aussi le visage en sang, saisit à la dernière seconde son confrère par les jambes, et poursuivi l'énergie envoyée par le trapèze. La foule applaudit devant cet exploit. Les spectateurs au sourire étrange s'ennorugeillirent davantage.
En effet, si l'on venait au spectacle de Nico, c'était avant tout pour découvrir ces étranges énergumènes se rater lamentablement, toujours évitant la mort et l'humiliation totale de justesse. Leur maladresse légendaire était devenu la vraie marotte des spectateurs depuis deux ans désormais, et on se déplaçait de tous les pays pour venir les voir.

Un seul mystère demeurait pourtant : ils jouaient tous les soirs, et d'un spectacle à l'autre, ils revenaient, sains et saufs, comme si rien ne s'était passé la veille. Et jamais personne ne réussit à découvrir le secret de ce miracle.

Ce soir-là, le spectacle continua, rempli de bourdes, d'accidents jamais mortels mais toujours impressionnants, et encore une fois, le public se leva pour applaudir le talent de ces énergumènes.*