-Aïeuh ! J'y arriverai mieux si quelqu'un n'ajoutait pas la douleur à mes distractions !
Je me massais la tête puis repris la tâche ardue d'ouvrir spontanément et sur commande mon cosmos.
Je me concentrais sur mon souffle, sentant l'air aller-et-venir à travers mon nez, ma gorge, mes poumons. Sentir mon ventre grandir sous la force du diaphragme puis rapetisser au moment où il relâche sa pression. Sentir la tension de mes muscles, dans mes jambes, dans mes bras, dans mon dos, dans ma nuque.
Je n'étais plus que mon souffle, permettant à mon attention de se focaliser au grès de mes sensations sur une en particulier ou une autre. Puis, au bout d'un certain moment, de prendre du recul sur la tableau général qu'était mon corps et mon esprit.
Au milieu de mes pensées et de mes sensations, quelque part en un endroit que je ne pourrais décrire autrement que entre les sensations de mon corps et les pensées de mon esprit, et en même temps au-delà... quelque chose que je n'avais pas de mots à proprement parler.
J'ai l'impression de baigner dans du sirop à la menthe.
Je revenais à mon souffle, à peine perturbée par cette citation de série abrégée. Après tout, je n'étais pas un chevalier du zodiaque portant une armure de bronze avec un chara-design d'adulte alors que j'ai 13 ans dans le manga. Et puis, je n'allais pas faire comme la plupart d'entre eux, c'est-à-dire adopter une attitude masochiste qui consiste à encaisser des coups jusqu'à déclencher une super-attaque à la fin, quitte à en mourir. Ouais. Mais non.
Et donc, en cet endroit indescriptible et inqualifiable, se trouvait, non pas mon cosmos, ni mon nen, ni mon chakra, ni mon mana, mais la clé de mon énergie vitale. La sensation était intense presque douloureuse mais tout à fait supportable. La douleur, tout comme le plaisir, n'était qu'une sensation comme une autre, fluctuante, temporaire.
Je "touchais" cette "clé" et retrouvais cette sensation que j'avais éprouvé lors de mon achat au marché Carotte. Mais au lieu du déchirement de la perte, j'éprouvais une sorte de sérénité.
Je rouvris les yeux.