Du jaune. Avec du orange. Et une légère teinte de marron. Ces couleurs en se mélangeant forment des dunes. Voilà ce que voit Gino. Rien de plus. Il se met alors à avancer. Une fois en haut d'une colline, sa vision saturée de couleurs s'éclaire. Il aperçoit alors au loin une magnifique lumière au sommet d'une montagne.
Cette lumière l’ampli de chaleur. Le voilà dans une belle nuit. Il se sent calme, et reposé.
- Et bien, allons voir ce qui produit cette lumière.Alors qu'il marche tranquillement vers cette lumière, il aperçoit au loin des choses rouges. C'est le meilleur mot pour les décrire car elles sont bien trop loin pour bien les voir. Il décide donc de s'en approcher. Un petit détour ne fait pas de mal. Seulement, tout d'un coup, ces choses se mettent à bouger. Il se couche alors par terre. Ce n'est qu'au moment où sa tête touche le sol qu'il se rend compte qu'il est sur du sable. Dans un désert.
- Pouah ! Crah pseuh !Pour ceux qui n'auraient pas compris, il vient de cracher le sable qu'il vient de manger.
Les choses au loin s'arrêtent de bouger. Gino se concentre alors pour mieux voir ce dont il s'est approché. Ces choses rouges sont bien étrange en fait. Elles portent une sorte poncho rouge les recouvrant jusqu'aux genoux, et une capuche masquant leur visage.
- Des péruviens ?D'un seul coup, un léger cri se fait entendre. Comme une sorte de sonar. Un des péruviens s'envole alors vers le ciel et se met alors à planer tout en formant des cercles dans le ciel au dessus de Gino.
Brusquement, le sable se met à bouger. Ses pieds sont agrippés. Il ne sait pas par quoi. Mais une chose est sûr: quelqu'un, ou quelque chose l'enfonce dans le sol. Petit à petit, il se retrouve comme absorbé dans le sable.
- Eh ! A l'aide ! A l'aide !Les couleurs chaudes qui l'entouraient laissent place à un noir intense et froid.
...
Gino sent à nouveau du sable sous son corps. Mais pas sur lui. Il est donc sur le sol et non enseveli. Il se relève et regarde autour de lui. Tout est beaucoup plus sombre. Il ne voit pas grand chose. Il aperçoit alors des formes flottantes retenues à leur base par le sol. Ces formes produisant de la lumière, Gino décide de s'en approcher afin de ne plus être dans la pénombre. Mais plus il avance, plus il s'inquiète. Un rayon de soleil passant à travers le plafond l'empêche de bien voir ce vers quoi il approche.
Ce n'est qu'une fois à côté qu'il se rend compte ce que c'était. Ses bras et jambes se crispent, et son esprit part ailleurs.
- D...d...des...Ce qu'il voit lui rappelle un de ses pires souvenirs. Un souvenir datant de 15 ans. Ce jour là, une petite fête était organisée par un de ses amis. C'est le genre de fête où l'on faisait jeux d'enfants, goûter, puis dessin animé. Mais Gino n'a pas pu atteindre la deuxième étape de la fête ce jour là. Son ami avait prévu de débuter par une sorte de cache-cache trappe dans sa grande salle de jeux. Mais pour donner un effet labyrinthe, son père avait accrochait des rubans partout au plafond et qui descendait jusqu'en bas. Il devait y avoir un ruban tout les 5-10 cm. Tous étaient colorés et beau.
Pendant le cache-cache trappe, Gino courut pour éviter de se faire attraper. Mais il s'emmêla dans les rubans, trébucha, et se prit l'un des murs. Résultat: Un bras cassé, une cheville foulée, et une l'arcade pété. Gino attrapa ce jour là sa phobie des rubans. Quelque-chose qui peut paraître beau, mais qui est dangereux en fin de compte.
Il reprend alors ses esprits et se met à reculer.
- Il suffit juste d'éviter de les approcher.En regardant autour de lui, il voit qu'il en est entouré. Il se trouve au centre d'anciennes ruines sur lesquels flottent les rubans.
Il décide alors de passer sous une colonne. Mais à nouveau, une chose lui attrape son mollet gauche. Il regarde et se rend compte de ce qui lui arrive. Un ruban entoure son mollet et le tire en arrière. Il se retrouve traîné au sol.
- NOOOOOOOOON !!Pris de panique, il tape du poing au sol, et essaye de se freiner en s’agrippant au sol. Mais le sol étant recouvert de sable, il n'y a rien à y faire. Il arrive cependant à se retourner sur son dos, relever son buste et tirer sur le ruban qui l'entraîne. Il arrive alors à s'en défaire. Il se relève et regarde à nouveau autour de lui. Il doit s'enfuir. Il n'a pas le choix. Mais par où ?
Alors qu'il cherche une issue, il se rend compte qu'il est regardé. Un homme de sa taille le regarde. Il est vêtu de blanc, porte une sorte de capuche et possède un long vêtement blanc sur lequel il y a des motifs rouge et jaunes. Un longue écharpe flotte derrière lui. Mais son visage est étrangement sombre. Seul ses yeux blancs et sa bouche jaune semblent pouvoir exprimer des sentiments.
- Ah... le voilà.L'être fait un pas vers Gino.
- Il est l'heure de jouer un peu.De son long vêtement sortent alors deux bras qu'il tend en l'air.
- Que le spectacle commence !Des rubans apparaissent partout tout autour de Gino. Certains de couleurs grisent lui attrapent les bras et le retiennent prisonniers. D'autres, jaunes, lui foncent dessus à toute vitesse, leur bord tranchant lui infligeant des blessures. Les rubans continuent de l'égratigner pendant une minute. Gino hurle. Ce n'est pas la douleur en elle-même qui lui fait mal. C'est le souvenir qui lui revient. Ce souvenir qui a créé cette peur. Une peur de ces rubans qui peuvent lui faire du mal. Encore plus de mal.
Ensuite, des rubans marrons glissent sur le sol, se plient en forme de ressort, sautent à la hauteur de tête de Gino, se plient à nouveau mais en forme de boules, et fonce dans sa tête. La douleur est intense. Les attaques sont incessantes. Et, toujours retenu par les rubans gris, il ne peut pas bouger.
L'être vêtu de blanc se met alors à rire. Un rire qui inspire la peur à Gino.
- Mais qu'il est faible. Ces faibles humains ! Ils sont pathétiques !Pathétique. Ce mot. Ce mot qu'il a entendu de la part de ses parents après s'être blessé. Et ceci pendant plusieurs jours. Gino en avait marre. Il éprouvait de la colère. D'où cette chose se permet de l'insulter ! D'où ces rubans qui l'entourent se permettent de lui pourrir sa vie encore ? Ils lui ont déjà pourri son enfance ! Ils ne doivent plus continuer. Il tire avec ses bras le plus fort possible afin de se séparer de ses rubans. Mais ces rubans sont plus solides que prévu.
- Je vais t'éclater !L'être se met à sourire. Gino tire encore plus fort, il force aussi sur ses jambes afin de les libérer. Voyant que les rubans commencent à céder, l'être, surpris, appelle encore plus de rubans afin de bloquer encore plus Gino.
- Mais tu vas rester tranquille oui ?!Gino sent de plus en plus les rubans l'entourer. Mais il ne les laissera pas gagner cette fois. Il continue de forcer jusqu'à que les rubans commencent à craquer. Au moment où l'être se met à lui hurler dessus tout en l'insultant, les rubans entravant Gino se désagrègent. Ils partent en poussière, le libérant ainsi de ses liens.
Gino regarde alors l'être droit dans les yeux. Cette colère qu'il ressent en lui en ce moment même le rendrait similaire à une bête en furie. Lui qui connaissait la peur, il ne la ressent plus. Il ne ressent que de la fureur.
Alors qu'il s'avance vers l'être apeuré, un amas multicolore arrive sur le côté de Gino. Il tend la paume de sa main en direction de ce monstre de rubans qui part en poussière une fois au contact de Gino.
- C'est fini maintenant. L'être tombe alors à genou, les mains par terre. Il tient sa tête penchée en avant.
- Je m'appelle Zulan. Prend ma tête si tu le souhaites.Gino le regarde longuement, mais ne fait rien.
- Je ne suis plus ta victime. Mais je ne ferai pas de toi la mienne. Alors retiens mon nom et crains le: Gino.Il commence alors sa marche vers la sortie des ruines souterraines. Une fois de retour à la surface, il aperçoit de nouveau cette lumière mystérieuse qu'il avait vu précédemment. Mais maintenant, le temps n'est plus chaud et sec. Il fait froid, de la neige tombe et un vent fort souffle. Il entame alors sa marche dans la neige vers la fin de son périple. Vers son objectif de cette nuit. Vers sa récompense.
Une fois au sommet de la montagne, et proche de la source lumineuse, Gino se retourne. Zulan l'avait suivit.
- Que fais-tu encore ici ?
- Je tenais à te voir accomplir ton rêve.
- Et bien voilà chose faite.
- Oh que non... Au contraire. Tu viens juste de le débuter.Gino ne comprend pas grand choses à ce que veux dire Zulan. Mais il se tourne à nouveau vers la lumière, et la contemple jusqu'à son réveil.