par Shanna Edenia » 30 Nov 2016, 00:30
-Je n'ai jamais aimé ces bestioles. Les renards.
De fichus saloperies perfides et pleines de maladies. Après c'est une crainte dénuée de bon sens, je n'ai aucun antécédent de traumatismes vis à vis d'eux, c'est juste... Comme ça. Certaines personnes détestent les serpents, d'autres les araignées... Il y en a même qui ont peur des pigeons. Je ne suis pas plus originale dans ma phobie qu'eux.
Etant donné que je ne suis pas une traumatisée, je n'ai pas d'à priori vis à vis de ces créatures. Elles me répugnent au plus haut point et moins j'en vois, mieux je me porte, Point barre.-
Ok. Tout ça, c'est ce que je vous aurais sorti avant cette nuit si vous m'aviez demandé de quoi j'ai le plus peur.
Avant que je ne voit cette nuée orangée s'affairer tout autour de moi... Je me relevais péniblement comme assaillie par des milliers de pattes légères. Confuse, j'entreprit de m'en dégager, mais à la surface, je découvris une armée de goupils courir droit devant, formant une vague vive et unie. Surprise, j'essayais en vain d'en sortir, noyée par la masse animale qui me semblait d'autant plus nauséabonde... J'en bouchais mon nez par réflexe, des deux mains pour tenter malgré tout de respirer.
Peu importe vers ou ces damnées bestioles couraient, il fallait que j'en sorte le plus vite possible ! Mais la tétanie m'envahit, ces sales bêtes envahissaient l'espace, et inexorablement, finirent par m'entraîner avec elles dans leur parcours. La peur et la panique nouaient mes entrailles...
Je me laissait porter par le flot des monstres à fourrure de feu quand soudain, la vague semblait marquer un arrêt. Mes yeux, fermés dans la crainte, s'ouvrirent non sans inquiétude... Et je fus à nouveau balancée par terre.
Je n'eus pas le temps de voir à quoi ressemblait la pièce gigantesque autour de moi, seulement... J'en retins quelques éléments. Déjà elle était close, peut être souterraine. De grandes statues dorées comblaient les angles, représentant des goupils à la patte droite levée, des totems de chacal au sourire évocateur ou bien ces angoissantes femmes renardes japonaises. Même dans d'autres cultures, ce sont de vrais saloperies.
A nouveau je me relevais, prise de panique et d'incompréhension. La masse animale s'était réunie en cercle autour de moi, me pistant comme une proie... Je me mit à hurler, au bord de la crise de nerf.
_Vous voulez quoi !? Hein dites moi !! Ou alors laissez moi partir !!
J'attendis quelques secondes, empreintes de silence, puis la masse bougea en douceur. Mais au lieu de se déplacer, comme elle l'avait fait, elle se réunissait d'elle même, constituant une gigantesque et menaçante créature... J'en tombais à la renverse, prise d'une panique sans nom. Mes mains s'enfuirent derrière mon dos, ne voulant que s'échapper... Mes elles ne faisaient que glisser, à cause de mes ongles... Trop longs ? C'était bizarre... Je relevais ma main pour constater quel était le problème, qui me laissa sans voix: Cette dernière avait noirci, et s'était recouverte d'un léger duvet. Les ongles au bout de mes doigts avaient comme changé d'orientation avant de s'épaissir pour former de véritables griffes.
_UAAAAAAAAAAAH !! Enlevez moi ça !! Enlevez moi ça !!
La créature s’approchait davantage, menaçante… Je fus prise d’une angoisse folle, et n’eut comme réflexe que de me pencher vers le sol, priant pour que tout ça ne soit qu’un fichu produit de mon imagination. Les poils de mon corps se hérissaient, et même de tous nouveaux qui venaient d’apparaître…
La masse s’approcha davantage. Je sentais le danger tout près incapable d’agir… C’est un réflexe salvateur qui me sauva. Un coup de poing, ou plutôt de patte, que j’envoyais dans la direction du monstre.
_N’AVANCE PAS !! VA T’EN !! VA T’EEEEEN !!!
A ces mots mon sang ne fit qu’un tour et la suite me donna l’impression d’une facilité sans borne. Me dressant sur mes jambes, je continuais à l’assaillir de mes poings vengeurs.
_DégagedégagedégagedégAAAAAAAAAAAAGE !!!
Soudain je n’eut plus rien à frapper. La créature se tenait à nouveau face à moi, puis se disloqua en douceur, retrouvant l’apparence d’une foule de renards encerclés autour de moi… Mais la menace était partie. Les animaux avaient l’air amicaux. Toute ma répugnance pour eux avait l’air comme envolée.
J’entendis un lointain murmure, comme une voix circulant entre les statues et les animaux. Quelque chose d’accueillant, de chaleureux… Les figures inanimées semblaient même m'envoyer un sourire.
Un vent souffla entre mes oreilles. C’était drôle, l’endroit me paraîssait pourtant fermé… Une sensation étrange m’envahit. Comme une prise de conscience…
Avant le réveil.
Groupes HRP, songes et trophées