par Glae » 25 Oct 2012, 14:19
Il faisait noir, partout.
Glae Tâtonnait le long des parois de terre et de pierre, cherchant des yeux la moindre source de lumière. Depuis trop longtemps maintenant.
Il ne se souvenait absolument pas comment il était arrivé ici; mais, comme dans tout bon rêve, il ne savait même pas que c'était anormal. Tout ce qui comptais, désormais, c’était de continuer à avancer, en évitant les différents Cailloux, et autres obstacles qui sortaient du sol.
Il tourna à droite, puis à gauche, puis...
Puis il ne savait plus. Dans ce noir opaque, tout ses sens étaient en ébullition; mais sa notion du temps et des distances parcourues semblaient avoir sombré avec sa vue.
Encore un tournant à droite.
Il continua son chemin, rasant les murs, sans s’arrêter. Il avançait, inlassablement, tant que le chemin le lui permettait. Mais le chemin arrêta de lui permettre, subitement.
D'abord, ce fut un éboulement qui avait englouti la voie, qui l'obligeât à rebrousser chemin. Puis, au bout d'une minute ou d'une heure de marche, le mur disparu. Comme ça, sans raison.
Le pauvre rêveur dut alors avancer à l'aveuglette, en faisant attention à chacun de ses pas. Le sol était froid sous ses pieds; froid et humide. Mais, vint un moment où il n'y eut plus de sol pour poser le pied. Ce fut pire.
Le pied nu rencontra juste l'air, et le vide. Et il était déjà trop tard; la chute avait commencée. Il ne sut dire pendant combien de temps il chuta; le temps semblait s'étirer infiniment, comme un rouleau qu'on déplie et dont on ne voit pas la fin. Peut être même n'y avait-il pas de fond; juste un trou béant, qui s'ouvrait jusqu'aux entrailles de la terre.
Soudain, une lumière apparu, dans le lointain. Elle était rougeoyante, chaleureuse, mais elle inspirait une crainte sans nom à Glae, qui se mit à crier. Elle se rapprochait dangereusement; et sa notion du temps revint, alors que l'obscurité disparaissait.
Il comptais chaque seconde qu'il lui restait à vivre; car en bas, il n'y avait que la mort, dans tout les cas. Plus il se rapprochait, plus la source devenait évidente; c'était une poche de lave qui l'attendait tout en bas. La chaleur montait douloureusement, ses cheveux brulèrent, en même temps que ses vêtements. Un grand cri d'effroi lui sorti de la bouche alors qu'il s'approchait de plus en plus de la roche en fusion; et lorsqu'il la toucha...
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...Il se réveilla en sursaut. La lumière s'était glissée par la fenêtre de sa chambre; mais il faisait désespérément froid. Le rêve était fini; et la journée commençait.
« Vivre, c'est passer d'un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner. »
R. Queneau, voyageur-contemplateur
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