par Sivolk » 02 Oct 2014, 15:05
Sivolk avait du mal à se réveiller ces temps ci, il avait toujours cette impression de ne pas rêver ou pour être exacte ne plus rêver. Dépossédé du monde des rêves, mort au combat pour une patrie, tout cela il avait oublié. Il fait ce même cauchemar chaque nuit.
Il ouvre ses yeux dans une chambre, sa chambre, avec des hommes en costard cravates, bâtis en "V", bloquant toutes les issues. D'autres, en salopette bleu, débardeur blanc sale et un casque de chantier jaune sur la tête, transportaient des meubles pour les évacuer de la pièce.
Soudain, un sumo le souleva de force et passa la porte de sa chambre pour l'assoir à une chaise et l'attacher à la taille laissant ainsi les bras libres mais les mains menottées. Devant lui, Bouddha dans un fauteuil si grand et majestueux, aux multiples pierres précieuses et aux brodures d'or et d'argent. Le contraste avec la pièce vidée de tous ses meubles était tel que les yeux de Sivolk ne pouvait que fixer l'imposant Bouddha, souriant comme un démon. Une de ses mains potelées pris la main de Sivolk doucement ne voulant point faire de mal avec ses bagues et bracelets de tout genre.
La même question, le même papier et le même ordre qui terrifiait notre protagoniste depuis des nuits.
Vas-tu, cette nuit, me rejoindre une nouvelle fois ? Signe !
Peur du pouvoir qu'a cette Homme-Dieu sur la vie de Sivolk, il signait sans réfléchir, promettant ainsi de lui rendre ce qui lui avait été pris. En revanche, Sivolk ne pensait pas qu'en se rebellant cette nuit, il aurait plus qu'il ne l'espérerait. C'est ainsi que vivant chaque nuit cette angoisse exponentielle d'être expulser, il prit les choses en main !
Sa peur était tellement grande, les gestes similaires nuit après nuit et étant à bout de nerf, il prit le stylo et l'enfonça dans la main de Bouddha qui hurla de douleur. Sivolk prit le contrat et le déchira en mille morceau, mettant fin à la malédiction, rajoutant de surcroît, ces paroles,
Prend tout ! Je n'en veux plus ! Si ma vie sera de mendier alors je le deviendrai, mais je resterai libre et loin des types de ton genre !
Pendant que la sécurité le soulevait, un crachât s'abattit sur la face du Propriétaire, le mettant ainsi en rogne. Il se leva énergiquement malgré sa carrure, propulsa ses gardes du corps d'un revers de la main et attrapa Sivolk par le cou, le surélevant ainsi.
Dans ce cas, vas mendier dans l'autre monde, moins que rien !
Il jeta Sivolk si violemment à travers la vitre qu'elle se brisa en mille morceaux. Sivolk tomba au sol, des débris de verre autour de lui mais avec le sourire aux lèvres. Il était maintenant libre de ce tyran, libéré de ce cauchemar, de ce monstre qui le tourmentait. Même si il n'avait plus de logement, plus de travail, plus un sou, cela lui importait peu. Il prendrait son destin en main.
Mais ce qu'il ne savait pas, c'est qu'une chose lui avait été rendu, le monde de Dreamland !